Et de deux ! Déjà vainqueur à Saint-François-Longchamp pour la première des trois étapes alpestres, Cian Uijtdebroeks a confirmé sa supériorité dans la station de La Toussuire où il a passé la deuxième couche…. Et cette fois, il a endossé pour de bon le maillot jaune dont il avait été logiquement privé la veille en raison d’une pénalité de vingt secondes pour avoir reçu un bidon dans les derniers kilomètres.
Ce léger contre-temps n’avait pas semblé l’affecter outre mesure, peut-être parce que le Belge, malgré son jeune âge (19 ans seulement), avait pris la mesure de ses adversaires et gardait toute confiance en ses possibilités, manifestement très prometteuses. D’autant que l’écart qui le séparait de son objectif final était mince (11 secondes) au regard des difficultés à venir.
Auteur d’un numéro solitaire impressionnant à Saint-François-Longchamp, le grand espoir belge n’a gardé qu’un seul concurrent avec lui pour s’imposer à La Toussuire, l’Irlandais Archie Ryan, un petit gabarit énergique et accrocheur qui a révélé de belles qualités de grimpeur.
Pour le reste, Cian Uijtdebroeks a pu compter longtemps sur le Norvégien Johannes Staune-Mittet, 3e de l’étape et désormais 2e du général à 1’23’’, pour imposer dans l’ascension finale une sélection par l’arrière rédhibitoire. Michel Hessmann, leader depuis la victoire de l’Allemagne dans le contre la montre par équipes, a encore offert une belle résistance, mais elle n’a pas suffi, loin s’en faut (7e de l’étape, il est désormais 3e du général à 2’) ce qui n’altère pas la belle impression laissée sur ce Tour de l’Avenir.
L’équipe de France, de son côté, n’a pu inverser la tendance au lendemain de son échec dans la première étape de montagne. « On a vu qu’à la pédale, on était battus, et que pour le général, c’était fini, alors on essaye de faire le spectacle intelligemment pour aller gagner des étapes » résumait Romain Grégoire, qui a tenté d’aller chercher avec beaucoup de détermination une deuxième victoire, après celle d’Oyonnax, en anticipant entre le bas du col de la Madeleine et la montée vers La Toussuire où il a néanmoins été débordé.
Pour sa part, Lenny Martinez, au lendemain d’un « jour-sans », a fait mieux (6e) que la veille, sans être cependant en capacité de suivre le rythme des meilleurs. Du moins, le grimpeur tricolore reprend place dans le Top 10, mais à bonne distance (8e à 7’1’’) alors que Alex Baudin en est sorti après avoir complètement perdu pied (23’58’’) dans une étape qui aura laissé pas moins de 34 coureurs sur le bord de la route entre les abandons, les non-partants, les hors-délais et les disqualifiés.
Au seuil de la dernière journée, ils ne sont donc plus que 80 coureurs en lice, soit un peu moins de la moitié des 162 partants alignés il y a dix jours à La Roche-sur-Yon. Sans doute le plus dur est-il fait, et le nouveau maillot jaune Cian Uijtdjebroeks a les meilleures chances de rejoindre le palmarès prestigieux du Tour de l’Avenir, même si rien ne saurait être entériné alors que la dernière étape se profile avec le col de l’Iseran à 2770 mètres d’altitude avant de plonger sur la Haute-Tarentaise et la montée finale menant au village de Villaroger pour le dénouement.