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L’avenir appartient à Cian Uijtdebroeks
28 août 2022

Il était arrivé sur le Tour de l’Avenir précédé déjà de sa grosse réputation. Elle n’est pas usurpée, si l’on en juge par la supériorité exercée par Cian Uijtdebroeks sur le 58e Tour de l’Avenir qui s’est achevé par-delà le col de l’Iseran dans le village montagnard de Villaroger, en Haute-Tarentaise.

A dix-neuf ans depuis le 28 février, Cian Uijtdebroeks est non seulement le plus jeune vainqueur du Tour de l’Avenir, mais il prend rang à un palmarès prestigieux, à la suite par exemple de Egan Bernal (2017), Tadej Pogaçar (2018) ou le Norvégien Tobias Johannessen, lauréat l’an dernier, et il a tout l’avenir devant lui, qui s’annonce prometteur. L’avenir ne tardera pas non plus à dire si un champion est né, en tout cas sa victoire confortera les propos d’Eddy Merckx plus élogieux encore à l’égard du nouveau phénomène du cyclisme belge que pour Remco Evenepoel, c’est dire !

Pour l’instant, son triomphe dans le Tour de l’Avenir tient davantage de la confirmation, en dépit de son jeune âge, que de la pure révélation, puisque le grand espoir belge a été préempté dès la catégorie junior par l’équipe Bora-Hansgrohe pour laquelle il court déjà au niveau World Tour et avec laquelle il est engagé jusqu’en 2025. En tout cas, Cian Uijtdtebroeks, jusque-là remarqué pour ses performances en junior – comme son numéro dans la Classique des Alpes l’an dernier – a dominé le lot des meilleurs espoirs mondiaux dès sa première année dans cette catégorie, en remportant (comme Bernal en 2017 ou Johannessen l’an dernier) les deux premières étapes de montagne (à Saint-François-Longchamp et La Toussuire) avant de contrôler aisément la situation lors de la dernière étape.

Celle-ci a permis à une échappée de se développer sur la première partie du parcours, bien avant d’aborder le majestueux col de l’Iseran, et l’Italien Lorenzo Milesi, beau coureur polyvalent, a signé la victoire dans la dernière étape au terme d’une journée de haute montagne. Un décor déjà familier à Cian Uijtebroeks venu en reconnaissance dans les parages et qui avait monté l’Iseran à quatre reprises à cette occasion, pour l’entrainement, mais aussi le plaisir des yeux. Le jeune belge, aussi sympathique qu’il est efficace, parait donc solidement armé pour faire carrière dans les Grands Tours et le talent exprimé sur ce Tour de l’Avenir est indéniable. Il reste à mesurer le niveau exact de la concurrence qu’il a dominé dans une assez large mesure. Le Norvégien Johannes Staune-Mittet (2e) et l’Allemand Michel Hessmann (3e), qui ont assuré le podium final ont été les plus séduisants de ses adversaires, avec à un degré moindre l’Irlandais Archie Ryan et les grimpeurs de poche italiens Piganzoli et Fancellu.

Pour le reste, l’équipe de France a été globalement en deçà des espoirs qu’elle suscitait, malgré la belle victoire d’étape de Romain Grégoire à Oyonnax, encore offensif dans l’étape finale et logiquement désigné super-combatif du Tour de l’Avenir. Meilleur français au classement final, Lenny Martinez (8e) n’a pas été en mesure de démontrer complètement l’étendue de ses qualités de grimpeur, mais il n’a que dix-neuf ans lui aussi et sans doute le Tour de l’Avenir est-il une phase essentielle de l’apprentissage.

D’une manière générale, cette édition a confirmé la progression d’ensemble des nations nordiques, la Norvège en particulier qui dispose visiblement maintenant d’un réservoir de talents, alors que les Colombiens, acteurs traditionnels de l’épreuve, ont cette fois été complètement transparents.

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