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La réaction de Romain Gregoire
24 août 2022

L’équipe de France a effacé à la faveur de l’étape du Jura bien des malheurs qui l’avaient frappée deux jours plus tôt dans le final tourmenté de Chaillac. Romain Grégoire, l’une des pépites au niveau international espoirs, avait ce jour-là reçu une double peine en étant victime d’une chute puis d’une crevaison au moment où il avait réussi à surmonter le premier incident. La note avait été suffisamment salée pour l’éloigner à plus de quatre minutes et demie au classement général, ce qui engendrait une légitime frustration pour un coureur de son niveau.
Dès lors, le grand espoir bisontin, qui intègrera la World Team Groupama-FDJ dès l’an prochain, s’était recentré sur l’objectif de remporter une étape et celle-ci, pas très loin de chez lui, en particulier. Romain Grégoire a déjà gagné suffisamment l’estime de ses adversaires de sa catégorie d’âge pour que beaucoup d’entre eux le désignent spontanément comme le favori de l’étape qui s’achevait à Oyonnax au terme d’une journée accidentée, notamment dans le final, et donc parfaitement dans ses cordes.
« Beaucoup sont venus me voir pour me dire que j’allais gagner aujourd’hui… Tout le monde savait que je la voulais, j’étais attendu. » témoignait le vainqueur du jour dont le coup d’éclat est d’autant plus remarquable qu’il était la cible du peloton.

Romain Grégoire a mis à profit la dernière difficulté, la côte de Ceyssiat (sommet à 5,9 km du but) pour s’isoler sur le haut de la bosse, avant d’être repris par deux coureurs, dont le Maillot jaune Michel Hessmann en conclusion du travail considérable abattu toute la journée par l’équipe d’Allemagne. Malgré une prise de risques dans la descente, le trio était néanmoins repris par un petit peloton dans les deux derniers kilomètres, ce qui n’empêchait pas Romain Grégoire d’aller au bout de ses intentions en s’imposant au sprint. « J’avais encore assez de cartouches pour relancer aux deux cent mètres » expliquait-il.

Ce succès ne remet pas Romain Grégoire dans la course pour le classement général mais le Français se dit « soulagé d’un grand poids, libéré. On ne pouvait, avec le maillot de l’équipe de France, rester discrets dans la plus grande course du calendrier espoirs qui se court dans notre pays. J’aurais bien aimé voir ce que cela pouvait donner au général, mais ce n’était pas une obsession parce que je savais que ce serait compliqué en montagne… Maintenant, cela met fin au débat et c’est tout pour Lenny (Martinez, le grimpeur de l’équipe de France, à 1’50’’ au général. »

Vainqueur de Liège-Bastogne-Liège et d’une étape du Tour d’Italie espoirs, entre autres succès sur la scène internationale, Romain Grégoire a donc délivré un nouveau numéro de grande classe tout autant qu’une réaction d’orgueil pour marquer son passage sur le Tour de l’Avenir et assumer son statut.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Mathis Le Berre, le baroudeur de l’équipe de France, a endossé le maillot de meilleur grimpeur au fil des quatre premières difficultés de la journée passée au sein de l’échappée qui avait animé la majeure partie de l’étape.
De leur côté, les Allemands ont passé un véritable rouleau-compresseur en tête du peloton, et défendu efficacement le maillot jaune de Michel Hessmann, lui-même éblouissant, qui va donc aborder le triptyque alpestre en position de leader après une journée de repos à Thonon-les-Bains.

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